En poursuivant son projet de mettre systématiquement en image les paysages routiers, il arrive que la Google Car se retrouve face à de troublantes situations. Ainsi, par endroits au Mexique, elle sillonne les routes longeant le « Mur de la Honte » érigé par les États-Unis. Dans ce contexte précis, on est frappé par la similarité du dispositif de Google et celui des voitures de la Migra américaine, surmontées elles aussi d'appareils de prise de vue. La parenté militaire du dispositif Google met en évidence l'absence de neutralité des street views qui appartiennent alors à une esthétique de la surveillance, de l'intrusion, de la suspicion, et révèlent la violence latente de ces images.